Le syndrome de l'imposteur
Aujourd’hui, je reviens pour vous parler de ce syndrome, connu (et développé) par beaucoup de personnes dans le cadre professionnel et notamment par certains écrivains.
Pour commencer, qu’est-ce que c’est ?
Wikipédia nous donne cette définition que je trouve pertinente : « Les personnes atteintes du syndrome de l'imposteur, appelé aussi syndrome de l'autodidacte, expriment une forme de doute maladif qui consiste essentiellement à nier la propriété de tout accomplissement personnel. Ces personnes rejettent donc plus ou moins systématiquement le mérite lié à leur travail et attribuent le succès de leurs entreprises à des éléments qui leur sont extérieurs (la chance, un travail acharné, leurs relations, des circonstances particulières). Elles se perçoivent souvent comme des dupeurs-nés qui abusent leurs collègues, leurs amis, leurs supérieurs et s'attendent à être démasquées d'un jour à l'autre. »
Je ne vais pas vous mentir, quand mon premier roman, L’empreinte du passé, est sorti, je ne me sentais pas du tout écrivain. J’avais l’impression de faire une énorme bêtise, que mon roman était nul, que j’allais me faire démolir par les lecteurs (il avait pourtant obtenu le 3ème prix d’un concours de romans). À tel point qu’avant sa sortie, je n’ai fait aucune pub. Et après ? Je me sentais si mal à l’aise que je me faisais assez discrète. Pour tout vous dire, le mois de sa sortie, j’ai dû en vendre moins d’une dizaine. Mais ça ne me dérangeait pas, j’étais même plutôt étonnée qu’il soit lu par autant de personnes ! 😏
Et puis, finalement, ce sont les retours de lecteurs, les commentaires et les chroniques des blogueuses qui m’ont permis de prendre confiance en moi. Il se trouve que finalement, mon roman était apprécié. J’ai donc décidé de poursuivre l’autoédition en publiant d’autres romans les mois suivants.
Ne vous imaginez pas que ce syndrome a disparu aussi vite. Du tout ! Ça fait deux ans maintenant que je publie mes romans, et c’est seulement aujourd’hui que j’arrive à dire à haute (mais pas forcément intelligible) voix que je suis écrivain. Et encore, pas à tout le monde (et sans compter le cœur qui accélère et les mains qui deviennent moites). Très rares sont les personnes de mon entourage qui savent que j’écris. Pourquoi ? Encore une fois, très certainement à cause de ce fichu syndrome.
Après tout, je n’ai pas fait d’études littéraires. Alors comment pourrais-je avoir l’audace de me prétendre écrivain ?
Une question sous-jacente se pose alors : à partir de quand devient-on un « vrai » écrivain ?
J’ai longuement réfléchi à cette question. J’imagine que dès l’instant où l’on écrit, on est écrivain. Peu importe la forme que ça prend. Mais c’est le cas de beaucoup de monde. Pourtant, c’est un métier, non ? J’en suis arrivée à la conclusion (personnelle, qui n’engage que moi) que lorsqu’on vivait de ses écrits, qu’on recevait un salaire en échange de ceux-ci, on pouvait dès lors se présenter comme écrivain à part entière. 😊
Je crois également qu’il y a d’autres facteurs à prendre en compte, comme les idées erronées vis-à-vis de l’édition/autoédition (« Ah bon, tu es écrivain ? Dans quelle maison d’édition ? »), mais également l’éducation (« Ce n’est pas un ‘vrai’ métier ! »). Parce qu’on doit forcément faire face à ce genre de questions, de remarques, de railleries…
Peu importe, je crois que c’est un cheminement personnel, un travail sur nous-même qu'il nous faut réaliser afin de nous accepter tels que nous sommes réellement. Si les autres ne le comprennent pas, voire ne nous soutiennent pas, tant pis pour eux. Le plus important, c’est de se sentir en adéquation avec soi-même.
J’ai beaucoup aimé cet article, qui donne des conseils pratiques pour diminuer ce syndrome. Peut-être que ça intéressera certains d’entre vous :
https://www.ithaquecoaching.com/articles/diminuer-syndrome-imposteur-11966.html
Et vous, vous sentez-vous écrivain ? En parlez-vous autour de vous ? En êtes-vous fier ?
